De L'éducation


Krishnamurti : Voyez-vous, vous vivez dans une des plus belles vallées que je n’aie jamais vue. Il s’y attache une atmosphère particulière. Avez-vous remarqué, surtout au crépuscule et aussi au point du jour, une certaine qualité de silence qui pénètre, qui imprègne toute la vallée ? Je crois qu’il y a autour de nous des collines parmi les plus anciennes du monde et l'homme ne les a pas encore abîmées. Partout où l’on va, dans les villes et ailleurs, l’homme détruit la nature, abat les arbres pour construire de plus en plus de maisons, polluant l’air avec ses automobiles et ses industries; il détruit les animaux - comme le tigre qui a presque disparu. Il détruit tout parce qu’il naît de plus en plus d’enfants et qu’ils ont besoin de plus en plus d’espace. L'homme répand graduellement la destruction dans le monde entier. Quand on arrive dans une vallée comme celle-ci - où la population est peu nombreuse, où la nature n’est pas profanée, où règnent le silence, le calme, la beauté - on en est tout étonné. Chaque fois que l’on vient ici, on ressent l'étrange particularité de cette terre, mais il est probable que vous vous y êtes habitués. Vous ne contemplez plus les collines, vous n’écoutez plus les oiseaux, vous n’entendez plus le vent dans les feuilles. Petit à petit, vous êtes devenus indifférents.

L'éducation ne consiste pas à apprendre dans des livres, à confier certains faits à la mémoire, mais à apprendre comment regarder, comment écouter toutes ces choses que racontent les livres, que ce qu’ils racontent soit vrai ou faux. Tout cela fait partie de l'éducation. Elle ne consiste pas simplement à passer des examens, à obtenir un diplôme et une situation, à se marier et à s’installer, mais encore à savoir comment écouter les oiseaux, comment voir le ciel, l'étonnante beauté d’un arbre, le dessin des collines, comment les sentir, comment être vraiment en contact avec toutes ces choses. Tandis que vous allez vieillir, ce sentiment d’écouter, de regarder, disparaîtra malheureusement, parce que vous aurez des soucis, parce qu’il vous faudra plus d’argent, une plus belle automobile, plus ou moins d’enfants. On devient jaloux, ambitieux, avide, envieux; et ainsi on perd ce sentiment de la beauté de la terre.

Vous savez ce qui se passe dans le monde. Vous êtes forcément au courant de l'actualité. Il y a des guerres, des émeutes, une nation se dressant contre une autre. Dans ce pays également, il y a des divisions, des séparations, et il y a un taux de natalité croissant, une misère, des conditions sordides, une dureté grandissante. L’homme est indifférent à tout ce qui peut arriver à son prochain, pourvu qu’il soit, lui, bien en sécurité.

On vous éduque, on vous prépare à l’acceptation de tout. Savez-vous que le monde est dément, que tout ce qui se passe participe de la folie, les combats, les querelles, les brutalités, les agressions ? Et vous allez grandir de façon à vous insérer dans cet état de choses. Peut-on dire que c’est bien ? Est-ce là le but de l'éducation, de vous obliger volontairement ou non à vous adapter à cette structure démente qu’on appelle la société ? Savez-vous ce qui se passe avec les religions à travers le monde ? La encore, l’humanité est en pleine désintégration : personne ne croit plus à rien. L’homme n’a pas de foi et les religions ne sont que le résultat d’une vaste propagande.
Mais puisque vous êtes jeunes, encore pleins de fraîcheur et d'innocence, ne pouvez-vous pas contempler toute la beauté de la terre, et vous emplir de cette qualité d’affection ? Et ne pouvez-vous la faire vivre en vous ? Si vous n’en êtes pas capables, vous grandirez en vous conformant aux usages parce que c’est la façon la plus facile de vivre. A mesure que vous allez grandir, certains d’entre vous se révolteront, mais cette révolte, elle non plus, ne résoudra pas le problème. Certains d’entre vous chercheront à fuir la société, mais cette fuite n’aura pas de sens. Il vous faut changer la société, mais pas en tuant des gens. La société, c’est vous et c’est moi. Vous et moi, nous créons cette société dans laquelle nous vivons. Donc, vous devez la changer. Vous ne pouvez pas vous adapter à cette société monstrueuse. Alors qu’allez-vous faire ?

Vous qui vivez dans cette merveilleuse vallée, vous laisserez-vous jeter dans ce monde de luttes, de confusions, de guerres, ce monde rempli de haine ? Êtes-vous disposés à vous conformer, à vous adapter et à accepter toutes les vieilles valeurs ? Vous savez ce qu’elles sont, ces valeurs : l’argent, la situation, le prestige, la puissance. C’est là ce que l'homme désire et la société se propose de vous couler dans ce moule.
Mais si, maintenant, vous commencez à observer, à apprendre, non pas dans des livres, mais apprendre par vous-mêmes en regardant, en écoutant tout ce qui se passe autour de vous, vous deviendrez un être humain différent, quelqu’un qui a le souci des autres, qui est plein d’affection, qui aime. Et si vous vivez de cette manière, peut-être pourrez-vous découvrir une vie véritablement religieuse. Donc, regardez la nature, le tamarinier, le manguier en fleur, écoutez les oiseaux à la pointe du jour et au crépuscule. Voyez le ciel clair, les étoiles et le merveilleux coucher de soleil derrière les collines. Voyez toutes les couleurs, la lumière sur les feuilles, la beauté de la terre, sa richesse. Puis, ayant contemplé tout cela et ayant vu aussi ce qu’est le monde, avec toute sa brutalité, sa violence, sa laideur, qu’allez-vous faire ?

Savez-vous ce que cela signifie, être attentif, prêter attention ? Quand vous faites attention, vous voyez toute chose beaucoup plus clairement, vous entendez chanter l’oiseau beaucoup plus distinctement. Vous percevez la différence de chaque son. Quand vous regardez un arbre avec la plus grande attention, vous en voyez toute la splendeur; vous voyez les feuilles, la branche, et comme le vent joue avec lui. En étant attentifs, vous percevez tout avec une netteté extraordinaire. L’avez-vous jamais fait ? L'attention est une chose différente de la concentration. Quand vous vous concentrez, vous ne voyez pas tout.
Mais quand vous faites attention, vous voyez une immensité de choses. Soyez attentifs, maintenant. Regardez cet arbre, voyez-en les ombres.
Sentez la brise légère à travers le feuillage. Voyez la forme de l’arbre. Voyez ses proportions en relation avec celles d’autres arbres. Voyez la qualité de la lumière qui pénètre ses feuilles, la lumière sur les branches et sur le tronc. Voyez l’arbre dans sa totalité. Regardez de cette façon-là, parce que je veux parler d’une chose à laquelle il vous faut faire attention. L’attention est une chose très importante en classe, et elle l’est tout autant quand vous êtes dehors, quand vous mangez, quand vous vous promenez. L’attention est une chose extraordinaire.

Maintenant, je vais vous poser une question :
Pourquoi recevez-vous une éducation ? Comprenez-vous la question ? Vos parents vous envoient à l'école. Vous assistez à des cours; vous apprenez les mathématiques, la géographie, l'histoire, pourquoi ? Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi vous désirez être éduqués ? Quel en est le but ? Quel est l'intérêt de passer des examens et d’avoir des diplômes ? Est-ce afin de pouvoir vous marier, d’obtenir une situation et de vous installer dans la vie comme le font des millions et des millions de gens ? Est-ce bien ce que vous vous proposez de faire, est-ce là le but de l’éducation ? Comprenez-vous ce dont je parle ?
C’est véritablement une question très grave.
Partout, à l’heure actuelle, on met en question les bases mêmes de l'éducation. Nous voyons à quelles fins l'éducation a servi jusqu’ici. Les êtres humains à travers le monde - que ce soit en Russie, en Chine, en Amérique, en Europe ou dans ce pays - sont dressés à se conformer, à s’insérer dans le courant des activités sociales et économiques, pour être aspirés dans ce vaste fleuve qui coule depuis des milliers d’années.
Est-ce de l'éducation qu’il s’agit là, ou bien l’éducation est-elle quelque chose de tout à fait différent ? L’éducation ne peut-elle pas veiller à ce que l'esprit humain ne soit pas entraîné dans ce vaste fleuve pour y être détruit, veiller à ce que jamais il ne soit englouti dans ce courant ? Mais faire plutôt qu’avec cet esprit intact, puisse exister un être humain entièrement différent, connaissant une qualité de vie toute autre ? Allez-vous être élevés dans ce sens-là ? Ou bien allez-vous permettre à la société, à vos parents, de vous dicter votre destin, et votre appartenance au fleuve social ? Une éducation véritable, cela veut dire qu’un esprit humain, le vôtre, ne doit pas seulement être capable d’exceller en mathématiques, en géographie ou en histoire, mais de bien plus : que jamais, en aucune circonstance, il ne se laisse absorber par le courant de la société. Parce que ce fleuve que nous appelons la vie est très corrompu, immoral, violent, avide, et ce fleuve, c’est notre culture. La question est donc de savoir comment mettre en œuvre une éducation juste, permettant à l'esprit de résister à toutes les tentations, toutes les influences, toute la bestialité de cette civilisation. Nous en sommes venus à un point de l'histoire où il nous faut créer une nouvelle culture, un genre d'existence totalement différent, qui ne soit pas basé sur la consommation et l'industrialisation, une culture fondée sur l'essence réelle de la religion.

Maintenant, comment peut-on susciter, au moyen de l'éducation, une mentalité entièrement différente, un esprit qui ne soit ni avide ni envieux ? Comment créer un esprit dépourvu d’ambition et pourtant extraordinairement actif et efficient, qui ait réellement dans la vie quotidienne une perception du vrai ? Parce qu’après tout, c’est bien cela la religion. Cherchons à découvrir quel est précisément le sens, quelle est la valeur même de l'éducation. Votre esprit, qui a été conditionné par la société, la culture dans laquelle vous avez vécu, peut-il être transformé par votre éducation, de sorte que jamais, dans aucune circonstance, vous ne vous laissiez entraîner dans ce courant de la société. Une éducation différente est-elle possible ? « Éduquer » dans le vrai sens de ce mot. Ne pas se contenter d’une transmission par les professeurs aux élèves de certains éléments d'information touchant telle ou telle discipline, mais tâcher plutôt, tandis même que l’on enseigne un sujet, de susciter dans l'esprit un changement. Ce qui implique qu’il faut être extraordinairement critique. Il ne vous faut plus apprendre ou accepter quelque chose que vous ne voyiez pas clairement par vous-même et ne jamais vous contenter de répéter ce qu’un autre a pu dire.

Je crois que vous devriez vous poser ces questions, non pas de temps en temps, mais tous les jours. Sachez découvrir, écouter tout; écoutez les oiseaux, écoutez le mugissement de cette vache. Apprenez à connaître tout ce qui est en vous, car de cette façon vous apprenez à vous connaître vous-même. Alors vous ne serez pas un être de « seconde main ». Vous devriez donc, si je peux vous le suggérer, à partir de maintenant, vivre d’une vie entièrement différente, et ce sera plutôt difficile, parce que la plupart d’entre nous, j’en ai bien peur, sont satisfaits de trouver et de mener une vie facile. Nous nous complaisons à répéter et à suivre ce que disent les autres, à faire ce qu’ils font, parce que c’est la façon la plus commode de vivre, se conformer à un modèle ancien ou même nouveau. Il nous faut découvrir ce que veut dire ne jamais se conformer. Cela veut-il dire vivre sans peur ? C'est de votre vie qu’il s’agit et personne ne peut vous l'enseigner, aucun livre, aucun gourou. Il vous faut apprendre par vous-mêmes et en vous-mêmes et non par des livres. Vous avez beaucoup à apprendre sur vous-mêmes, c’est un processus sans fin, un processus fascinant, et quand vous apprenez à vous connaître par vous-mêmes, c’est ainsi que naît la sagesse. Alors vous pouvez vivre d'une vie extraordinaire, belle et heureuse. D’accord ? Et maintenant, voulez-vous me poser des questions ?

Étudiant : Le monde est plein de gens endurcis, indifférents, cruels; comment peut-on changer tous ces gens ?

K. : Le monde est plein de gens durcis, indifférents et cruels et comment peut-on les changer ?

C’est bien là votre question ? Pourquoi vous souciez-vous de changer les autres ? Changez votre propre personne. Autrement, en grandissant, vous aussi deviendrez durs, vous aussi deviendrez indifférents, vous aussi deviendrez cruels. L'ancienne génération est en train de disparaître, de s’éloigner; vous êtes celle qui monte et si vous aussi devenez durs, indifférents, cruels, vous allez construire la même société. Ce qui importe, c’est que vous, vous changiez, que vous, vous ne soyez pas durs, indifférents et cruels. Quand vous dites que tout cela concerne l’ancienne génération, les avez-vous vus, les avez-vous compris, les avez-vous observés ? Si vous l’avez fait, si vous avez agi ainsi, vous trouverez quelque chose à faire. Changez-vous, vous-mêmes, et connaissez l'affection. C’est une action d’une étonnante portée. Mais nous avons le désir de changer tout le monde, excepté nous-mêmes, ce qui veut dire que nous n’avons pas envie de changer. Nous voulons voir changer les autres et ainsi nous demeurons indifférents et durs; espérant que notre entourage changera, nous nous contentons de continuer à vivre à notre façon. Vous comprenez ce dont je parle ?

E. : Vous nous demandez de changer pour devenir quoi ?

K. : Vous nous demandez de changer pour devenir quoi ? Vous ne pouvez pas devenir un singe, même si vous le désirez, vous ne le pouvez pas. Donc, quand vous dites : « Je veux changer pour devenir quelque chose », écoutez soigneusement. Si vous vous dites qu’il faut changer, qu’il vous faut devenir quelque chose, le « devenir quelque chose » est un modèle que vous avez en vue. Comprenez-vous ? Regardez. Vous êtes violent ou avide, et vous aimeriez changer et devenir quelqu’un qui ne soit pas avide; mais vouloir n’être pas avide, c’est une espèce, c’est une forme d’avidité, n’est-ce pas ? Le comprenez-vous ?
Mais si vous dites : « Je suis avide, mais je vais découvrir ce que cela implique et ce qui en découle », alors quand vous comprendrez l’avidité, vous en serez libéré. Saisissez-vous ce dont je parle ? Permettez-moi d’expliquer. Je suis avide et je lutte; je combats, je fais d’immenses efforts pour ne pas être avide. J’ai déjà une idée préconçue, une image de ce que peut signifier ne pas être avide. Donc, je me conforme à une idée que je me figure être la non-avidité. Comprenez-vous ? Tandis que si je regarde bien mon avidité, si je comprends pourquoi je suis avide, la nature de l’avidité, la structure de l'avidité, alors je commence à sentir tout cela, je me trouve libéré de mon avidité. Par conséquent, être affranchi de l'avidité est quelque chose de tout à fait différent que d'essayer de devenir non avide. Vous voyez la différence ? La libération de l'avidité est quelque chose d’absolument différent de l’attitude où l’on dit : « Je me propose de devenir un grand homme et, par conséquent, il faut que je sois non avide. » Avez-vous compris ? Je réfléchissais hier soir ; je suis venu à différents moments dans cette vallée depuis à peu près quarante ans. Des gens sont venus et ils sont partis. Des arbres sont morts et de nouveaux arbres ont poussé. Il est passé différents enfants par cette école, qui sont devenus peut-être des ingénieurs ou des maîtresses de maison et qui se sont perdus dans la masse de l'humanité. Je les rencontre de temps en temps, dans un aéroport ou à une réunion. Des gens très ordinaires, et si vous ne faites pas très attention, vous aussi finirez de cette façon.

E. : Qu'entendez-vous par «ordinaire» ?

K. : Comme tous les autres hommes, avec leurs soucis, leur corruption, leur violence, leur indifférence; courir après une situation, se cramponner désespérément à sa situation, que l’on s’y sente à sa place ou non, et mourir dans la même situation. Voilà ce que c’est que d’être ordinaire. Ne connaître rien de neuf, aucune fraîcheur, aucune joie dans la vie. Ne jamais être curieux, passionné, ne pas sentir intensément, ne jamais rien découvrir et toujours se conformer. C’est là ce que j’entends par être « ordinaire ». On dit aussi qu'on est bourgeois. C’est une façon mécanique de vivre, une façon ennuyeuse et routinière.

E. : Mais comment peut-on cesser d’être ordinaire ?

K. : « Comment peut-on cesser d’être ordinaire ? » Ne soyez pas ordinaire ; on ne peut pas s’en débarrasser. Simplement ne le soyez pas.

E. : Mais, comment, monsieur ?

K. : Il n’y a pas de « comment ». C’est là une question destructrice, le « dites-moi comment ». Toujours, l'homme a répété dans le monde « dites-moi comment ». Si vous voyez un serpent, un cobra venimeux, vous n’allez pas dire : « S’il vous plaît, dites-moi comment me sauver ». Vous vous sauvez. Donc, de la même façon, si vous voyez que vous êtes ordinaire, banal, sauvez-vous. Quittez cet état. Pas demain, mais tout de suite. (Silence.) Puisque vous ne posez plus de questions, je vais vous proposer quelque chose. Vous savez que les gens parlent beaucoup de la méditation, n’est-ce pas ?

E. : Oui, ils le font.

K. : Mais vous ne connaissez pas du tout la question. J’en suis ravi, parce que, ne connaissant pas cette question, vous pouvez apprendre à la connaître. C’est comme si vous ne saviez rien du français, du latin ou de l'italien. Vous pouvez apprendre comme si c’était pour la première fois. Tous ces gens qui savent d’avance ce qu’est la méditation doivent désapprendre pour pouvoir apprendre à nouveau. Vous voyez la différence.

Puisque vous ne savez pas ce qu’est la méditation, nous allons apprendre. Pour apprendre à connaître la méditation, voyez comment fonctionne votre esprit. Vous devez regarder, comme vous regardez un lézard qui passe sur un mur.
Vous voyez ses quatre pattes, comment il colle au mur et, en regardant, vous voyez tous ses mouvements. Eh bien, de la même façon, observez votre propre pensée. Ne cherchez pas à la corriger, à la supprimer. Ne dites pas : « Tout ceci est trop difficile. » Simplement, regardez; maintenant, tout de suite, ce matin. Pour commencer, restez assis, absolument tranquilles. Prenez une position confortable, croisez vos jambes, restez assis, tout à fait immobiles. Fermez les yeux. Et voyez si vous pouvez essayer de les empêcher de bouger. Vous comprenez ? Vos yeux ont tendance à remuer. Gardez-les complètement immobiles, comme par jeu. Et puis, étant assis comme cela, très tranquilles, découvrez ce que fait votre pensée observez-la comme vous avez observé le lézard. Observez la pensée, sa façon de couler, une pensée suivant une autre, et ainsi vous commencez à apprendre, à observer.
Observez vos pensées : comment une pensée succède à une autre et comment elle se dit : « Celle-ci est une bonne pensée, celle-là ne l’est pas. » De même quand vous vous couchez, quand vous vous promenez, observez votre pensée. Simplement, observez-la. Surtout, ne cherchez pas à la corriger, vous découvrirez alors ce qu’est le commencement de la méditation ... et le faisant, vous êtes prêts à apprendre. Et quand vous commencez à apprendre, cela n’a pas de fin.